Le monde du travail est un lieu où chacun doit pouvoir s’épanouir, quelle que soit sa situation personnelle. C’est pourquoi les droits des personnes malentendantes doivent être pris en compte et respectés. Dans cet article, nous aborderons l’ensemble des aspects liés à ces droits, afin de mieux connaître les obligations des employeurs et les moyens mis à disposition pour favoriser l’inclusion professionnelle des personnes concernées.
La législation en vigueur sur le handicap et la surdité
En France, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a marqué un tournant majeur dans la prise en compte du handicap au travail. Cette loi impose aux employeurs d’assurer l’accessibilité de leurs locaux et de mettre en œuvre des aménagements raisonnables, adaptés aux besoins spécifiques des travailleurs handicapés.
Parmi les différentes formes de handicap reconnues par cette loi figurent notamment les troubles auditifs, qui englobent la surdité, la malentendance ou encore les acouphènes. Les personnes concernées bénéficient donc d’une protection particulière au regard de cette législation.
L’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH)
Depuis 1987, la loi impose aux entreprises d’au moins 20 salariés une obligation d’emploi de travailleurs handicapés, à hauteur de 6 % de l’effectif total. Les employeurs doivent donc veiller à recruter des travailleurs handicapés, y compris malentendants, ou à conclure des contrats de sous-traitance avec des entreprises adaptées, des établissements et services d’aide par le travail (ESAT) ou encore des travailleurs indépendants handicapés.
En cas de non-respect de cette obligation, les entreprises s’exposent à des pénalités financières, dont le montant est fonction du nombre de travailleurs handicapés manquants pour atteindre l’objectif légal.
Les aménagements raisonnables pour les personnes malentendantes
Afin d’assurer l’égalité des chances et l’inclusion professionnelle des personnes malentendantes, les employeurs sont tenus de mettre en place des aménagements raisonnables, qui peuvent prendre différentes formes selon les besoins spécifiques de chaque individu. Parmi ces aménagements figurent notamment :
- L’adaptation du poste de travail (par exemple, un téléphone adapté aux personnes malentendantes)
- La mise à disposition d’un interprète en langue des signes française (LSF) lors des réunions ou entretiens professionnels
- L’utilisation de dispositifs techniques tels que les systèmes d’amplification individuels ou les boucles magnétiques dans les espaces communs liés au travail
Il est important de noter que la mise en place de ces aménagements doit être financée par l’employeur, qui peut toutefois bénéficier d’aides financières spécifiques pour leur mise en œuvre, notamment auprès de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées).
La lutte contre les discriminations liées au handicap auditif
Enfin, il convient de souligner que la loi interdit toute discrimination en raison du handicap, y compris auditif, dans le cadre du travail. Les employeurs sont donc tenus de veiller à ce que les personnes malentendantes bénéficient des mêmes opportunités professionnelles que leurs collègues entendants, tant en matière d’embauche, de formation ou de promotion interne.
Pour cela, il est essentiel de sensibiliser l’ensemble des collaborateurs aux problématiques liées à la surdité et à la malentendance, afin d’éviter les préjugés et les comportements discriminatoires. Un environnement professionnel bienveillant est en effet indispensable pour permettre aux travailleurs malentendants de s’épanouir pleinement dans leur vie professionnelle.
Les droits des personnes malentendantes au travail constituent un enjeu majeur pour assurer une réelle inclusion professionnelle et garantir le respect des valeurs d’égalité et de non-discrimination. Les employeurs ont un rôle central à jouer dans la mise en œuvre des mesures adaptées et doivent veiller à respecter scrupuleusement leurs obligations légales en la matière. Un travailleur malentendant doit pouvoir bénéficier des mêmes opportunités que ses collègues entendants et s’épanouir professionnellement dans un environnement adapté à ses besoins.